«Mon père est médecin et ma mère, enseignante. Mais attendez, vous ne refaites pas le portrait de mon frère, là ?» Il est vrai que les articles consacrés au réalisateur Thomas Lilti, le frère d’Antoine et auteur du film Hippocrate (2014), commencent souvent par rappeler la profession de ses parents et le milieu dont il est issu, la classe moyenne supérieure et cultivée. L’historien Antoine Lilti apparaît d’ailleurs dans un autre film de son frère, Première Année. Il y interprète un enseignant qui fait face à un amphithéâtre plein d’étudiants en médecine bruyants et surexcités. Les 420 personnes qui, chaque semaine, assistent au Collège de France au vrai cours d’Antoine Lilti sont plus discrètes. Le quinquagénaire spécialiste des Lumières a donné sa leçon inaugurale le 8 décembre : «Pour l’impétrant, c’est intimidant. Les autres professeurs du Collège sont assis au premier rang, les professeurs émérites viennent si le sujet les intéresse, les collègues sont là, le public aussi, je n’étais pas habitué à la taille ni à l’acoustique de l’amphithéâtre. C’est un rituel de passage qui dure une heure.»
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