Menu
Libération
SOS démocratie

«Apporter une dose de proportionnelle à nos institutions» : la proposition d’Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste

Article réservé aux abonnés
SOS démocratiedossier
L’abstention ne cesse de croître, signe de la défiance des citoyens envers les institutions. Pour lutter contre cette crise, la politologue spécialiste de la Constitution propose une réforme des modes de scrutin qui permettra d’améliorer la représentativité de nos élus.
Anne-Charlène Bezzina. (Bruno Levy)
par Anne-Charlène Bezzina, maitresse de conférences en droit public, université de Rouen.
publié le 15 novembre 2024 à 14h57

Un gouvernement non représentatif, un président ignorant les voix des citoyens qu’il consulte, sur fond de hausse des inégalités et de crise climatique… Nos institutions ne sont plus en mesure de refléter les aspirations et les colères des Français. Dix-huit personnalités du monde syndical, associatif, universitaire, des essayistes et des militants nous livrent leurs pistes pour «déverticaliser» le pouvoir. Et restaurer l’envie de démocratie. Toutes les contributions sont à retrouver dans notre dossier spécial.

Chaque élection charrie avec elle son taux d’abstention croissant et un niveau de déception impossible à mesurer, qui se diffuse dans le pays comme une gangrène. L’élection, source de la démocratie, doit être repensée comme pivot de celle-ci. Une chance dans ce désert : la réforme du mode de scrutin relève de la loi «simple», il suffit d’une majorité de parlementaires pour la voter.

Quelques questions se posent avant de réformer les modes de scrutin : souhaite-t-on une proportionnelle vraiment juste ? Il faut alors exclure l’idée de toute prime majoritaire, puisque la prime au gagnant déforme les résultats. Souhaite-t-on plus de pro