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Histoire

Arthur Langerman, rencontre avec un diamantaire juif collectionneur d’affiches antisémites

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Ce Belge de 82 ans, rescapé de la Shoah, a amassé plus de 10 000 dessins, statues ou tableaux datant pour l’essentiel de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, caricaturant le peuple juif. Pour lui, le portrait de Cyril Hanouna réalisé par LFI montre la persistance de l’antisémitisme et la nécessité de toujours alerter sur la violence et la haine que produisent ces images.
Arthur Langerman chez lui à Bruxelles devant des tableaux antisémites, le 27 mars 2025. (Sébastien Van Malleghem/Libération)
publié le 9 avril 2025 à 15h49

Lorsque La France insoumise a publié une affiche antisémite début mars, il n’a pas fallu longtemps pour qu’elle atterrisse dans le smartphone d’Arthur Langerman, 82 ans. Le visage froncé et menaçant de Cyril Hanouna y a rejoint les dizaines d’autres images montrant Juifs aux yeux rouges clignotants et nez crochus dansant en file indienne. Ce sont des connaissances qui les lui envoient sur WhatsApp, à sa demande : depuis qu’il a acheté une carte postale antisémite à un brocanteur en plein procès Eichmann, en 1962, ce rescapé de la Shoah et diamantaire de profession s’est mis à amasser tableaux, statues ou encore pièces de monnaie caricaturant le peuple juif. Il en a accumulé plus de 10 000, datant pour l’essentiel de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, grâce à ses propres recherches ou par l’entremise de rabatteurs qui lui signalent un document qui vaut le détour.

Ces dernières années, Arthur Langerman a tenté de prendre de la distance avec ce qui est désormais un fonds d’archives cédé à une fondation qui porte son nom à Berlin, tout comme le futur musée qui devrait y ouvrir dans quelques années. Dans l’appartement aux murs blancs et aux larges baies vitrées qu’il occupe à Uccle, commune chic du sud de Bruxelles, il préfère accueillir le visiteur (et on le comprend) avec ses verreries de