Historien et professeur à l’université Gustave-Eiffel, Vincent Lemire a signé en 2022 Histoire de Jérusalem (les Arènes) en bande dessinée. Il replace l’attaque lancée par le Hamas depuis la bande de Gaza samedi 7 octobre dans l’histoire longue du conflit israélo-palestinien, cinquante ans après la guerre du Kippour.
La situation en Israël est comparée à la guerre du Kippour en 1973, pourquoi ?
Cette comparaison permet de prendre la mesure de ce qui se passe en ce moment du point de vue de la population israélienne. D’abord parce que nous sommes précisément cinquante ans après, jour pour jour, ce qui souligne la capacité d’anticipation du Hamas pour choisir cette date symbolique. Mais octobre 2023 est pire qu’octobre 1973 car à l’époque il s’agissait d’une attaque conventionnelle de l’Egypte dans le Sinaï occupé, alors que cette fois-ci, ce sont des civils qui sont touchés, en territoire israélien, ce qui décuple le choc traumatique subi.
Vous avez parlé de «11 septembre israélien». Cela signifie-t-il que le mot de terrorisme peut décrire la situation ?
Là encore, l’expression est utile pour cerner le point de vue de la population israélienne, qui a été terrorisée par le mode opératoire et par les centaines de victimes civiles, y compris de