Il n’y a eu aucune surprise lors des six jours d’audiences durant lesquels Hamid Noury était entendu au palais de justice de Stockholm, du 23 novembre au 2 décembre dernier. Aucune surprise mais beaucoup de malaise, et le ravivement d’une douleur cuisante que témoins et plaignants pensaient émoussée par les années. Hamid Noury est accusé de crimes de guerre et de meurtre aggravé pour sa participation au massacre de milliers de prisonniers politiques en 1988 en Iran, en tant qu’assistant du procureur dans la prison de Gohar Dasht au nord de Téhéran.
Arrêté en novembre 2019 à son arrivée à Stockholm, il est jugé depuis août dernier par une cour suédoise selon le principe de la compétence universelle. Il encourt la détention à perpétuité ; le verdict sera rendu fin avril 2022. Les activistes syriens résidant en Suède ont les yeux rivés sur le procès Noury, pour savoir quel sera le précédent posé par la cour. Or, par le ton et la conduite des audiences, la justice suédoise semble vouloir rester aussi strictement juridique et aveugle aux enjeux politiques que possible.
Ce juridisme prudent est tenable