La soirée promettait d’être belle : au moment où viennent d’être lancés les très officiels «états généraux de l’information», toute la sphère des médias bolloréens s’était donné rendez-vous samedi 11 novembre pour organiser ses propres «états généraux du journalisme». De nombreuses vedettes de CNews, du nouveau JDD ou d’Europe 1 étaient ainsi attendues, au 5e étage de la salle Gaveau, pour une série de tables rondes placées sous le haut patronage de Christine Kelly.
En arrivant, on constate cependant que l’atmosphère est très feutrée, et que ce beau lieu ne se prête guère à des débats tempétueux, malgré la présence d’un public nombreux et conquis d’avance. Sans surprise, les milieux les plus privilégiés sont bien représentés, la diversité est presque absente et règne un confortable sentiment d’entre-soi.
Le «journalisme des faits» amnésique de Lejeune
Pleine d’empathie pour les participants comme pour les spectateurs, Christine Kelly veille à préserver cette ambiance détendue et rassurante. En toute logique, la première table ronde reste donc très conventionnelle, et les intervenants multiplient les grandes déclarations pompeuses pour définir le journal