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Politiser la maternité, voilà la grande affaire des féministes depuis quelques années. Qu’on la revendique ou qu’on la refuse, les ouvrages sur le sujet se multiplient, les podcasts et les récits abondent, de qualité inégale, certes, mais le foisonnement est là (lire Judith Aquien, Trois mois sous silence. Le tabou de la condition des femmes en début de grossesse, Payot, 2021). Le féminisme des années #MeToo offre, en effet, une place majeure à ce que la philosophe Camille Froidevaux-Metterie appelle la «bataille de l’intime», dans laquelle on peut enfin penser l’expérience inédite et paradoxale de la maternité (le Corps des femmes. La bataille de l’intime. Points, 2021).
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«Enfin», car sur cette expérience si largement partagée au sein de l’espèce humaine, on ne lit quasiment rien dans les textes, la chose n’étant historiquement pas «objet de philosophie, encore moins de réflexion», pose la philosophe en préambule. Dans la vie des idées, on a cheminé avec l’idée que «la grossesse ne se questionne pas, elle se vit», et ce «depuis les origines antiques de la philosophie et l’exclusion de