Menu
Libération
Critique

Avec son livre «la Défaite de l’Occident», Emmanuel Todd affirme sa poutinophilie

Article réservé aux abonnés
L’anthropologue publie un essai sur le déclin du camp occidental, qui interroge par sa complaisance envers l’actuel régime russe.
Le démographe Emmanuel Todd en janvier 2022 à Paris. (Joel Saget/AFP)
publié le 10 janvier 2024 à 14h03
(mis à jour le 10 janvier 2024 à 15h19)

Chacun des livres d’Emmanuel Todd est matière à controverse pour ses excès. Il est aussi attendu par les lecteurs sensibles aux idées souverainistes auprès desquels l’anthropologue jouit d’une aura certaine. Figure hétérodoxe de la pensée française, critique féroce de l’Europe libérale, «conservateur de gauche» dit-il, l’anthropologue de 72 ans a toujours publié des livres épais et denses, dont les thèses ont pu susciter tour à tour l’enthousiasme et la consternation.

Todd s’est ainsi forgé une solide réputation de Cassandre en prédisant la décomposition de l’Union soviétique dans la Chute finale en 1976. Il a ensuite renouvelé la réflexion anthropologique et politique en publiant avec le démographe Hervé Le Bras l’Invention de la France, ouvrage devenu culte au rayon de l’analyse des structures de la société française. Dans Après l’empire en 2002, il analysait le déclin économique des Etats-Unis à une époque où la plupart des spécialistes n’y voyaient qu’une superpuissance rayonnante.

Le chercheur, qui s’est fait une spécialité de l’étude des modèles familiaux, est aussi un provocateur. Son Qui est Charlie ? en 2015, paru quatre mois après les manifestations post-attentats, tentait de démontrer que les rassemblements des 10 et 11 janvier étaient une «imposture» pétrie de bons sentiments. Son Où en sont-elles en 2022 affir