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Interview

Benjamin Morel : «La peine d’inéligibilité avec exécution provisoire de Marine Le Pen a forcément une dimension politique»

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Affaire des assistants: le RN en procèsdossier
Le constitutionnaliste détaille la logique derrière la décision de lundi. Et rappelle que des recours existent dans le système judiciaire pour permettre de corriger de potentielles erreurs.
Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale ce mardi 1er avril. (Anne-Christine Poujoulat/AFP)
publié le 1er avril 2025 à 20h56

Que déduire des cinq ans d’inéligibilité pour celle qui faisait figure de candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle de 2027 ? Pour Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas, la peine prononcée à l’encontre de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (devenu RN) a, par définition, des conséquences politiques.

Une partie de la classe politique dénonce en chœur une «décision politique».

En tant que constitutionnaliste et non pénaliste, je me garderai bien de dire si le juge a tort ou raison. Ce qui m’intéresse, ce sont les conséquences démocratiques de ce jugement. Dire que la juge a pris une décision politique peut s’avérer délétère sur la manière dont on conçoit la justice. En revanche, on ne peut pas omettre qu’un juge apprécie les conséquences politiques d’une peine d’inéligibilité dès lors que ce sont des droits politiques qui sont mis en balance – le droit de vote de l’électeur et celui de se présenter pour le candidat.

C’est une décision qui entre dans ce qu’on appelle le contrôle de proportionnalité, qui consiste à p