Rendre accessible au plus grand nombre l’histoire de l’immigration algérienne en France. Combattre les stéréotypes autour des Algériens, longtemps considérés comme des «hommes sans nom» dans l’Hexagone. Eduquer la jeunesse, trop longtemps privée de mémoire. C’est le pari que se sont lancé l’historien Benjamin Stora et le dessinateur Nicolas Le Scanff avec leur bande dessinée les Algériens en France. Une histoire de générations (La Découverte) en kiosques à partir du 12 septembre.
A travers les destins croisés de trois participants à une marche antiraciste organisée dans les années 80, l’ouvrage retrace la vie de ces Algériens et Algériennes, privés de droits lors de la période coloniale, qui ont quitté leur terre natale pour la France au cours du XXe siècle. Une manière, pour les enfants d’immigrés, de comprendre cette histoire singulière et de «soigner les blessures du passé», selon Benjamin Stora.
Votre bande dessinée est la première du genre à offrir un récit sur le temps long de l’immigration algérienne en France. Pourquoi cette histoire est-elle si peu documentée ?
L’histoire de cette immigration est très singulière et complexe. Déjà parce qu’il est difficile de savoir comment appeler les Algériens en France. Si on revient au point de départ, les Algériens ne sont pas des immigrés dans la mesure où l’Algérie était considérée comme rattachée à la France, composée de trois départements. Ceux qui arrivaient en métropole au cours de la Première Guer