Menu
Libération
Interview

Affaire Bastien Vivès : pour Benoît Peeters, «revendiquer le droit au fantasme dans sa création n’autorise pas un artiste à être irresponsable»

Réservé aux abonnés

Pour le spécialiste et auteur de bande dessinée, le travail de Bastien Vivès, dont l’exposition au prochain festival d’Angoulême a été annulée, ne doit pas être globalement censuré. Pour autant, rien n’excuse ses prises de parole publiques sur des sujets graves comme la pédocriminalité.

L'auteur de BD Bastien Vivès. (Sébastien Boue/Presse Sports)
Publié le 16/12/2022 à 15h11

«Je condamne la pédocriminalité, ainsi que son apologie et sa banalisation. Je condamne la culture du viol et les violences faites aux femmes. […] En aucun cas, mes livres ne doivent être lus sous le prisme de la complaisance envers ces crimes.» C’est par ces mots que l’auteur de bande dessinée Bastien Vivès a présenté des excuses sur Instagram, jeudi, cherchant à éteindre une polémique notamment déclenchée par l’annonce d’une exposition «carte blanche» lors du prochain Festival d’Angoulême – dont les organisateurs ont annoncé l’annulation mercredi. Il est accusé de «banaliser la pédopornographie et l’inceste» ou encore de «promouvoir la culture du viol» dans certaines de ses bandes dessinées ou dans des propos tenus en interview et sur les réseaux sociaux.

Le scénariste et historien de la bande dessinée Benoît Peeters, qui occupe cette année la chaire de création artistique au Collège de France, a lu l’œuvre de Bastien Vivès, les «albums classiques» comme les «BD explicitement provocatrices». Rien ne justifie que l’on censure son travail artistique, e