A l’aube vendredi 19 avril, Téhéran a fait état de trois explosions près d’une base militaire dans la province d’Ispahan, dans le centre du pays, sans qu’aucun dégât majeur n’ait été recensé. Les objets abattus ont été attribués à Israël, ce que l’Etat hébreu n’a pas confirmé. Ces frappes interviennent après la centaine de missiles et de drones tirés par l’Iran dans la nuit du 13 au 14 avril en territoire israélien. Une offensive qui faisait suite à un raid israélien début avril sur la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas (Syrie), faisant onze morts. Pour Bertrand Badie, politologue et auteur de nombreux ouvrages sur la géopolitique, dont le récent Pour une approche subjective des relations internationales (Odile Jacob, 2023), Israël et l’Iran, qui revendiquent chacun l’hégémonie régionale, sont entrés dans une logique de «dissuasion agressive». Tandis que les Etats-Unis et l’Europe démontrent un peu plus leur perte d’influence au Moyen-Orient depuis le 7 Octobre.

Quelle lecture faites-vous de la contre riposte d’Israël contre l’Iran ?

On est dans une logique évoquant le «en même temps» ! Il s’agit de répliquer et, en même temps, de faire en sorte que cette réplique n’engage pas, mécaniquement, une riposte d’escalade de la part de Téhéran. Dans c