Il peut parfois m’arriver de venir à la rescousse de puissances faillies ou de suffisances honnies une fois que les têtes roulent dans le caniveau. Il ne s’agira pas ici de réhabiliter Boris Johnson, faut pas exagérer. Mon propos tiendra plus du précis de décomposition du dirigeant d’une antique démocratie que d’une analyse a posteriori de l’exercice d’un pouvoir incertain de celui qu’on compare à Néron, quand il est moins fou incendiaire que Gribouille branquignol. J’essaierai aussi de comprendre pourquoi je répugne à lâcher les chiens aux basques de l’homme de Downing Street quand je me régale à hurler à l’infamie contre Trump et Bolsonaro, sans parler du meilleur d’entre eux, Poutine.
Sa blondeur ébouriffée et son toupet d’étoupe jaunie sont pour beaucoup dans la sympathie torve que je ne peux réfréner pour BJ. Le crâne argenté de ce zouave qui se coiffe avec un pétard me comblait d’aise tant je l’imaginais en fils illégitime de Maggie Thatcher pour le tranchant et d’Oscar Wilde pour le marrant. Avouons que sans ce plumet de paltoquet ahuri, j’aurais pris en mauvaise part les embardées de celui sur lequel je comptais pour renvoyer à sa caricature ultralibérale le royaume de mes alliés préférés. Lors de sa nomination voici trois ans, j’en étais certain, celui qui en remontre à Marilyn Monroe pour le naturel de son platiné ferait de Londres un paradis fiscal, un dérégulateur social et un valet de Washington. Ce qui aurait renforcé mes préventions contre mes bons amis d’outre