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Réchauffement climatique

Bruno David : «Avant les années 2000, il était impossible de mesurer la gravité de la situation écologique»

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Le scientifique raconte le cheminement de sa sensibilisation écologique à travers différents événements qui ont fait date. Si l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique ne fait aucun doute à ses yeux, il souhaite rappeler aux plus jeunes qu’avant les années 2000, il était impossible de mesurer la gravité de la situation.
Un étang asséché dans la Sarthe, en juin 1976. La sécheresse de l’été 1976 est restée dans les mémoires. (-/AFP)
publié le 26 août 2023 à 7h21

Paléontologue, biologiste, président du Muséum d’histoire naturelle ; si Bruno David, né en 1954, peut se targuer d’une carrière passée à défendre l’environnement et la biodiversité, il appartient pourtant à une génération régulièrement tancée par les plus jeunes, qui lui reprochent son inconséquence et son égoïsme. C’est pour sortir de cette opposition entre «boomers» et «génération climat» que le scientifique a choisi de retracer «l’itinéraire rétrospectif d’une prise de conscience environnementale», la sienne, soucieux de rappeler les divergences de contextes historiques, climatiques et socio-économiques entre les époques.

Le jour où j’ai compris (Grasset) est donc une réponse à un «jeune accusateur public», sorte de plaidoyer pour la défense d’une génération assorti d’un manifeste pour la planète et d’un appel à lutter contre le réchauffement climatique. Il le martèle : depuis vingt ans, impossible de ne pas savoir. Son récit parcourt les décennies, alternant souvenirs d’enfance et actualités marquantes, anecdotes familiales et