Assiste-t-on aux dernières heures de la transition écologique ? Entre les géants pétroliers Shell et BP, qui coupent dans leur budget d’énergie renouvelable pour augmenter leurs investissements dans les fossiles, l’Union européenne qui rogne sur le Green Deal et se lance dans une course à l’armement, et le responsable américain à l’Energie Chris Wright qui assure que le monde a plus que jamais besoin d’énergies fossiles, celles et ceux qui luttent contre la crise écologique se préparent à des temps difficiles.
Pour autant, le «backlash écologique», ce phénomène de régression sur la protection de l’environnement, n’est pas une fatalité. Les citoyens n’ont pas tourné le dos à la planète, comme le montrent les recherches de Théodore Tallent, doctorant en sciences politiques à Sciences-Po, auteur pour la Fondation Jean-Jaurès de l’étude «Backlash écologique : quel discours pour rassembler autour de la transition ?». Par ailleurs, des victoires sont encore accessibles, comme le prouve l’adoption récente de la loi visant à restreindre l’usage des Pfas, les «polluants éternels», fruit d’un long combat notamment porté par la militante Camille Etienne. Tous d’eux s’accordent à penser que le backlash n’est pas généralisé, et que l’écologie a encore son mot à dire. Rencontre.
Comment comprenez-vous le recul massif des politiques en faveur de l’écologie, de la part des entreprises comme des Etats ?