Il est au cœur de la domination des femmes. Il sera aussi le moyen de leur émancipation selon Camille Froidevaux-Metterie. La philosophe explore livre après livre le corps des femmes. Depuis dix ans, celui-ci est au centre des combats féministes : on parle des règles et du clitoris, des féminicides et du viol, des fausses couches et des troubles alimentaires. Sur tous ces sujets, il est réapparu après une longue éclipse, ou plutôt un long dénigrement, estime Camille Froidevaux-Metterie. Longtemps, écrit-elle, les féministes ont préféré contourner ou minorer les problématiques de chair et de sang qui se rapportait à leur propre corps, objectivé par les hommes. Comme si pour s’affranchir du patriarcat, il fallait s’affranchir de celui par lequel la malédiction était venue : le corps des femmes était à disposition, pour les hommes ou leurs enfants. C’est au contraire en se réappropriant les sujets de la maternité, du plaisir ou de l’apparence que les femmes en finiront avec la domination masculine, assure la philosophe, qui se revendique de Simone de Beauvoir. Dans son nouvel ouvrage, Un corps à soi (Seuil), elle retrace, à la première personne, les différentes étapes de la vie d’une femme, de la première échographie (c’est une fille ou un garçon ?) à la ménopause.
«Taxe tampon», viol, grossesse, poils… Pourquoi le corps est-il revenu au cœur des mouvements féministes actuels ?
Quelque chose était resté inachevé. Dans les années 70, la libération du corps des femmes