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Décryptage

Ce que la guerre Hamas-Israël fait aux milieux féministes

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Un cortège de femmes juives n’a pas pu défiler à la marche contre les violences sexistes et sexuelles le 25 novembre. Symbole des tensions qui traversent les courants féministes depuis le 7 octobre, l’épisode expose au grand jour la difficulté à faire front commun dans ce conflit.
Collage réalisé à partir de photographies de Marie Rouge (pour Libération), Claire Série et Rose Lecat (Hans Lucas) prises lors la manifestation NousToutes à Paris 25 novembre 2025. (Julien Langendorff/Libération)
publié le 28 novembre 2023 à 17h39

La scène a choqué. Samedi 25 novembre, encerclées par un cordon de CRS, environ 200 manifestantes juives rassemblées à Paris pour la marche contre les violences sexistes et sexuelles (VSS), coorganisée par plusieurs collectifs désunis dont #NousToutes ou Grève féministe, n’ont pas pu rejoindre le cortège. Avec leurs joggings tachés de faux sang et leurs pancartes arborant des slogans – dont «MeToo Unless You Are a Jew» – ces militantes étaient venues dénoncer les meurtres, les agressions sexuelles et les viols perpétrés par le Hamas en Israël, qui font l’objet d’une enquête israélienne, et un supposé silence autour du sujet dans les milieux féministes français.

L’épisode est à ce jour le point d’acmé d’un débat abrasif qui a grossi peu à peu depuis le 7 octobre. Sur les réseaux sociaux et par tribunes interposées, deux camps semblent s’opposer, l’un appelant à condamner ces violences, et l’autre à soutenir massivement les Palestiniens, victimes de décennies de colonisation et de la riposte militaire de l’Etat hébreu, soutenue au départ inconditionnellement par les pays occidentaux. La cause palestinienne aurait-elle pris le pas sur la défense des droits des femmes, dans un contexte où tout silence sonne comme un aveu de complicité et toute prise de position apparaît comm