Vendredi 28 février à 23 h 59, la chaîne de télévision C8, du groupe Canal + propriété de Vincent Bolloré, ne pourra plus émettre sur le huitième canal de la TNT à la suite d’une décision de l’Arcom validée par le Conseil d’Etat. Sur Europe 1 et CNews, qui appartiennent au même milliardaire, le soutien à la chaîne occupe largement le temps d’antenne : on y dénonce une volonté de «faire taire les opinions discordantes», «comme en Guinée, comme en Libye, comme en Russie». On annonce des «heures sombres» pour la démocratie, à cause d’une gauche qui voudrait garder «le monopole du récit».
Ces arguments sont repris dans le champ politique. A l’extrême droite – qui perd avec C8 et l’émission Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna une chambre d’écho où elle était largement favorisée – Jordan Bardella a par exemple fustigé les «ayatollahs de la pensée unique». La droite, qui n’avait pas bénéficié du même traitement de faveur de la part de la chaîne, a exprimé son soutien par les voix de Bruno Retailleau et de Laurent Wauquiez, pour lequel l’Arcom «s’est arrogé un droit de vie ou de mort sur cette chaîne».
Spécialiste de la presse en France, Alexis Lévrier estime que cette réattribution de fréquence est une bonne nouvelle, respectueuse des règles démocratiques. Il explique pourquoi plusieurs arguments des défenseurs de C8 ne tiennent pas : à ses yeux, la protection de la liberté d’expression impose des contraintes que la chaîne n’a pas voulu r