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Entretien

Céline Spector : «L’Union européenne ne va pas dissoudre les particularités culturelles»

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La philosophe répond à ceux qui ne cessent de critiquer l’Europe, et déconstruit les idées reçues : non, le peuple ne se définit pas forcément par une culture unique. Non, la souveraineté ne se limite plus aux frontières des Etats-nations et peut se partager. Oui, une Europe fédérale et solidaire est concevable.
(Simon Landrein/Libération)
publié le 12 novembre 2021 à 18h33

Le 1er janvier 2022, la France prendra pour six mois la présidence de l’Union européenne (UE), au beau milieu d’une campagne présidentielle qui a déjà vu se multiplier les critiques à l’égard des institutions communautaires. Arnaud Montebourg, Michel Barnier ou Jean-Luc Mélenchon craignent, chacun à leur façon, que l’UE n’empiète encore un peu plus sur la souveraineté française. Le tout, sur fond de menace d’une crise migratoire à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, et après le risque d’un «Polexit» suivant le modèle du «Brexit». Face à cette flambée d’Europe bashing, la philosophe Céline Spector tente avec No demos ? Souveraineté et démocratie à l’épreuve de l’Europe (Seuil) d’apaiser les tensions. Professeure de philosophie politique à Sorbonne Université, elle démontre que le souverainisme qui fait recette politiquement dans un certain nombre d’Etats membres est une complète illusion. Elle fixe pour l’avenir le cap d’une construction européenne fondée sur la solidarité et appelle à mettre en œuvre un fédéralisme social, fiscal et environnemental. A ses yeux, ce n’est pas parce qu’il n’existe pas un «peuple eu