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Essai

Charbon, pétrole, éolien… Une énergie nouvelle apparaît, une ancienne se renforce

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A l'heure de la transition écologiquedossier
A chaque fois qu’une nouvelle source d’énergie apparaît, elle ferait augmenter l’usage de celles déjà existantes, selon l’historien Jean-Baptiste Fressoz, et rendrait la décarbonation impossible. Laissant la sobriété seule solution viable.
Hywind Tampen en mer de Norvège, plus grand parc éolien flottant, alimente des plateformes pétrolières et de gaz. (Ole Berg-Rusten/AFP)
publié le 10 janvier 2024 à 17h46

En matière de transition énergétique, il y a les pessimistes, qui soulignent par exemple que le monde n’a jamais consommé autant d’énergie qu’en 2023 et que cette croissance est toujours tirée par les fossiles, et les optimistes qui comme le ministre des Transports, Clément Beaune, croient ferme dans l’arrivée des avions «zéro carbone» en 2050. Et puis, depuis quelques années déjà, il y a une poignée de chercheurs qui ont carrément abandonné l’idée de transition énergétique. Pour eux, il n’y en a jamais eu et il est assez probable qu’il n’y en aura jamais. L’idée est assez simple : les nouvelles sources d’énergie n’éliminent pas les anciennes. Le pétrole n’a pas remplacé le charbon, il est simplement venu s’y ajouter : le monde s’est mis à l’automobile et à l’essence, mais n’a pas pour autant arrêté de miner du charbon pour faire tourner les aciéries. Ecrite ainsi, l’histoire semblait déjà mal embarquée. Et voilà qu’une analyse encore moins réjouissante arrive : non seulement les nouvelles sources d’énergie primaire (celle contenue dans la matière avant transformat