Avec huit milliards de Terriens vieillissants et un sacré papyboom – la génération née après 1945 aura 85 ans en 2030, faut-il avoir peur du troisième âge ? En 2020, la part des plus de 65 ans culminait en France à plus de 20 millions, soit près de cinq points de plus qu’en 2000. Mais vivre plus longtemps n’est pas tout, encore faut-il bien vieillir. Le nombre des maltraitances domestiques ou institutionnelles adressées au dispositif d’écoute national (3 977) a bondi de près d’un quart de plus que l’an dernier. Femme ou homme, chez soi ou en Ehpad, bénéficiaire d’une bonne retraite ou non, toutes les personnes âgées ne sont pas logées à la même enseigne. Comment assurer les conditions d’une bonne vieillesse alors que celle-ci va coûter de plus en plus cher à la puissance publique ? Meilleure reconnaissance pour les aidants, prise en compte de la pénibilité de la carrière ou valorisation de l’activité des seniors : Pierre Pestieau, économiste émérite à l’Université de Liège et coauteur avec Xavier Flawinne de Vivre heureux longtemps. Combien ça coûte ? (PUF), dessine cinq pistes de réforme.
Prévenir la maltraitance envers les seniors
«On l’a vu pendant la pandémie, rester à la maison semble préférable à vivre en Ehpad. Mais les personnes seules ou lourdement dépendantes ne peuvent pas toujours rester chez elles. En institution, la maltraitance s’explique par la pénurie de personnel et son manque de formation. Ces deux facteurs se conjuguent facilement au sein d’établissements privés qui, mus par la recherche de p