Ce ne sont pour l’instant que de petits sursauts de révolte, qui passent d’ailleurs largement inaperçus en dehors des pays concernés. Mais, depuis un an, la colère qui s’est manifestée au Botswana, puis au Malawi, deux pays d’Afrique australe réputés pour leur faune et leurs parcs naturels, est révélatrice d’un malaise.
Celui qui oppose la vision occidentale d’une Afrique réduite à un jardin d’Eden remontant aux origines de l’humanité. Et, d’autre part, la réalité sur place alors que les politiques environnementalistes, dictées par l’Occident, s’imposent parfois, voire souvent, au détriment des populations locales. Peut-on aimer l’Afrique, sa nature, sa faune, en négligeant les besoins de ses habitants ?
Au Botswana comme au Malawi, la fronde contre les diktats environnementalistes concerne d’abord les éléphants. Un animal réputé intelligent et doux, qui émerveille les touristes dans les 350 parcs naturels d’un continent auréolé pour sa nature sauvage. Sauf que dans les deux pays concernés, les éléphants sont désormais trop nombreux. Ils endommagent les maisons, boivent l’eau des canalisations, se nourrissent dans les champs cultivés qu’ils dévastent, ou piétinent des individus jusqu’à la mort.
A peine plus grand que la France, le Botswana est un pays peu peuplé : 2,4 millions d’habitants occupent ce territoire, réputé pour ses lodges luxueux et ses safaris vantant la découverte d’une Afrique supposée authentique. Mais le Botswana abrite également la plus importante population