Il est temps que je déchiffre le grimoire à l’encre délavée, légué par mes ancêtres dégoulinants, afin de retrouver les abracadabras de cette vieille magie bretonne. Il est l’heure que le sourcier renaisse en moi et que le sorcier que je suis entame sa danse de la pluie. C’est la seule rumba dont je maîtrise le pas en bottes caoutchouc, la seule polka pendant laquelle je ne titube pas tel un Polonais fier-à-bras faisant chuter sa cavalière dans le bassin-versant, la seule salsa dont je ne dégoûterai jamais les compères et les commères avec qui je tressaute dans les mares. Le moment est venu de crever la paillasse du bleu du ciel afin de traire les mamelles des cumulonimbus trop longtemps restées à l’étable quand on les réclame à l’abreuvoir.
Pour autant, je ne déteste pas l’été sibérien qui vient de succéder à l’hiver indien. En juillet-août, je transpire ma rage quand la canicule articule sa phraséologie alourdie. Mais, en janvier-février, l’échancrure des corsages dévoilant les seins de glace est une faveur inespérée qui pourrait passer pour un petit plaisir sans conséquence si le reboutonnage survenait