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Comment défendre l’avortement face à ses opposants ?

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Le 1er février, le Sénat doit se prononcer sur l’inscription de ce droit dans la Constitution. En 1971, la philosophe américaine Judith Jarvis Thomson écrivait un argumentaire philosophique inédit en faveur de l’IVG. Saisissant et toujours d’actualité.

Il est aussi inconcevable d'imposer une grossesse consécutive à l'oubli d'une pilule que de donner le droit à un cambrioleur de rester habiter dans sa maison pendant neuf mois, juge la philosophe Judith Jarvis Thomson dans un article de 1871. (Bettmann/Getty Images)
ParCécile Daumas
Rédactrice en chef adjointe - Idées
Publié le 27/01/2023 à 11h07, mis à jour le 01/02/2023 à 9h43

Cet article est issu de L, la newsletter féminisme et sexualités publiée le samedi. Pour recevoir L, inscrivez-vous ici !

L’ultime moyen de combattre un opposant politique puissant et organisé est d’entrer dans sa tête et retourner ses arguments. C’est la démarche entreprise en 1971 par la philosophe américaine Judith Jarvis Thomson dans un article devenu célèbre, Une défense de l’avortement. Pour la première fois, un raisonnement philosophique démontait l’idée-force la plus connue des anti-IVG : le droit à la vie. Ce petit livre de philosophie analytique allait connaître un succès considérable. Il alimente depuis plus de cinquante ans le débat entre pro-choice et pro-life aux Etats-Unis. Les éditions Payot & Rivage sortent opportunément en livre, dans une traduction française inédite (1), cet argumentaire aussi limpide que percutant. Le Sénat va-t-il, ce 1er février, sanctuariser dans la Constitution française ce droit essentiel des femmes ? Fin novembre, l’Assemblée nationale a entériné le principe à une large majorité. Dans une pétition publiée dans le Journ