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Le Libé des Ukrainiens

Constantin Sigov : «Cette guerre, c’est le nihilisme érigé en système»

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Pour le philosophe ukrainien, qui a choisi de rester enseigner à Kyiv depuis un an, le conflit déclenché par Moscou est inouï car il attaque autant un pays que la réalité elle-même. Une falsification de la vérité qui est le propre du poutinisme, et contre laquelle l’Europe doit s’engager sous peine d’être engloutie.
«Avant la révolution bolchevique, Kyiv avait des rapports directs et anciens avec l’Europe.» (Mariya Kinovych/Liberation)
publié le 20 février 2023 à 7h45

Un an après le début de la guerre en Ukraine, «Libération» donne la parole et la plume aux habitants et aux réfugiés d’un pays meurtri, avec «le Libé des Ukrainiens». Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosques, lundi 20 février.

Depuis le 24 février 2022, le philosophe ukrainien Constantin Sigov a fait le choix de rester à Kyiv, aux côtés de son fils et de sa mère. Il continue de donner ses cours à l’université, mais en visioconférence. Une année rythmée par les bombardements et les coupures de courant, par la peur, la débrouille mais aussi l’entraide concrète. S’inscrivant dans la longue histoire des relations intellectuelles entre l’Europe et l’Ukraine, ce disciple de Paul Ricœur, qui a enseigné à Paris, tente de penser les origines d’une guerre inouïe, qui lui apparaît comme l’aboutissement, et la charnière, d’un régime poutinien absolutisé. Par des livres comme le Courage de l’Ukraine (éditions du Cerf) ou Quand l’Ukraine se lève coécrit avec Laure Mandeville (Talent Editions), mais aussi un dialogue constant avec ses pairs européens, il témoigne contre le mensonge totalisant mis en œuvre par le Kremlin. Pour lui, l’Europe peut contribuer à la victoire ukrainienne