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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Contre les mollahs, se raser la barbe

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Les femmes se coupent une mèche par solidarité avec les Iraniennes révoltées. Aux hommes de sacrifier leur bouc pour rompre avec les barbus islamiques.
L'ayatollah Ali Khamenei, avant son discours de cérémonie anniversaire de la mort de Khomeini, dont le portrait apparaît derrière lui, à Téhéran, le 4 juin 2022. (AFP)
publié le 11 octobre 2022 à 5h57

Il y a d’abord eu Mahsa Amini, Iranienne de 22 ans, morte pour une mèche dépassant de son foulard. Il y a ensuite eu ses compatriotes ulcérées qui, en mémoire, se sont tailladé les cheveux comme on se tranche les veines, furieuses que les mollahs continuent à les encager dans des préconisations mortifères. Il y a maintenant ces actrices de par le monde qui reproduisent ce geste, entrainant à leur suite musiciennes et artistes, avocates et députées. Chez les Françaises, on trouve à l’avant-garde Julie Gayet, Isabelle Adjani, Juliette Binoche, Charlotte Gainsbourg, Marion Cotillard, Charlotte Rampling et tant d’autres. Saluons sans réserve cette initiative. Dont peuvent se moquer ceux qui y tiennent, en pointant l’enthousiasme surjoué de certaines, le côté reine du drame de quelques autres, sans oublier la perplexité des prudentes, réticentes à attaquer une parure entretenue avec soin. Le droit à la satire et au ricanement est imprescriptible, tant on peut rire de tout, même du meilleur.

Découvrant ce mode d’action, j’admets avoir été intrigué par ce sacrifice d’une partie de soi, par ce saccage