Cher Lionel, cher Kylian, chers footballeurs que quelques mauvais coucheurs méprisent du haut de leur surplomb moralisateur et de leur détestation des corps exultant, je vous salue bien bas. Je vous remercie de ce moment de magie et d’esbroufe, d’intensité physique et de grandeur d’âme, de suspense heureux pour toi Lionel, et de dénouement malencontreux pour toi Kylian.
Je vous ai vu rentrer sur la pelouse de ce stade de Lusail, bijou flambant neuf de ce petit pays si riche et si décrié. Le staccato de vos crampons sur le ciment du couloir qui mène à la pelouse a éclipsé les polémiques le temps d’un clignement d’œil et d’un battement de cils. Je vous ai vu balayer pour deux petites heures, deux heures seulement mais il faut déjà le faire, considérations géopolitiques et légitimes critiques de la théocratie locale, angoisses climatiques et récriminations humanitaires, prix du gaz et vente d’avions de combat, infla