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Transpi néolibérale

CrossFit : traders musculaires

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Cette technique de fitness importée des Etats-Unis recrute de plus en plus en France. Séduisants sur le papier, l’idéologie et le marketing derrière le CrossFit présentent des similitudes saisissantes avec la plus compétitive des économies : performance, dépassement de soi, polyvalence…
Entrainement de CrossFit (Pekic/Getty Images)
publié le 26 août 2021 à 20h20

«La signification de «workout» est littéralement voir en combien de temps je peux me réduire à de la gelée frémissante et vomir dans un seau. Cela n’a pas de sens. Si tu veux être meilleur, pourquoi ne pas prendre simplement un sac à dos et gravir une montagne ?» Cette pique cinglante est l’œuvre du Russe Pavel Tsatsouline, coach de fitness, auteur de la méthode de culture physique StrongFirst. Et elle vise directement le CrossFit, école rivale née dans les années 80-90. Présenté comme ça, le CrossFit, implanté en France depuis une dizaine d’années, ne fait pas vraiment envie. Et pourtant, depuis son développement il y a quarante ans par Greg Glassman à Santa Cruz (Californie), ce type d’entraînement croisé a connu une popularité fulgurante et revendique aujourd’hui 14 000 salles affiliées dans le monde et cinq millions d’athlètes. Une longévité remarquable, dans le champ pourtant hautement concurrentiel du fitness.

Fondé en opposition totale avec le bodybuilding, le CrossFit est un véritable aggiornamento dans le monde du fitness. Son originalité est de proposer une méthode de préparation physique qui combine des exercices issus de la gymnastique, de l’haltérophilie et des sports d’endurance. L’accent est mis sur des mouvements issus de la vie quotidienne, fonctionne