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Disparition

Daniel Cohen, un économiste dans la cité

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Admiré par ses étudiants, soucieux d’intervenir dans le débat public pour mieux l’éclairer, ce spécialiste des dettes souveraines est aussi le cofondateur de l’Ecole d’économie de Paris. Engagé à gauche, il était apprécié de tous.
Daniel Cohen, à Paris, en 2020. (Jerome Bonnet/Modds)
publié le 21 août 2023 à 20h17

Si, à 20 ans, Daniel Cohen choisit d’étudier l’économie, en plus des mathématiques, quand il intègre l’Ecole normale supérieure (ENS), c’est pour mieux saisir le monde. C’est l’année 1973, celle de la guerre du Kippour et du premier choc pétrolier, celle où Augusto Pinochet prend le pouvoir au Chili… Il sera finalement agrégé des deux disciplines et docteur en économie. Pendant toute sa carrière d’économiste, qui le mènera un temps à Harvard aux Etats-Unis, il se servira de cette science, et des autres, pour répondre à des problèmes concrets, confrontant sans cesse la théorie et les modèles au réel et au terrain. A commencer par l’un de ses premiers thèmes d’études, les dettes souveraines. Ce sujet le conduira à travailler sur la crise mexicaine dans les années 80, à aider plusieurs Etats à renégocier leurs créances, à conseiller les Nations unies, la Banque mondiale, ou encore la banque d’affaires Lazard, notamment sur la crise de la dette grecque des années 2010.

Le grand nombre des réactions qui ont suivi l’annonce de la mort du président et artisan de la Paris School of Economics (PSE), de la part de ses pairs, des hommes et des femmes politiques, des hauts fonctionnaires, de la Première ministre («sa vision de l’économie française et des grandes révolutions notamment numérique manqueront au débat public», a considéré Elisabeth Borne sur X (anciennement Twitter), ou du préside