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Dans les coulisses du Giem, le futur Giec des migrations

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Depuis 2018, un petit groupe de chercheurs tente de créer un collectif international de spécialistes des migrations pour diffuser les consensus scientifiques et déjouer les discours politiques sur la «crise migratoire» ou le «grand remplacement».
En 2024, à El Paso au Texas, où des migrants attendent le traitement de leur demande d'asile après avoir traversé la frontière américano-mexicaine. (John Moore/Getty Images)
publié le 16 juillet 2025 à 17h05

Retrouvailles entre chercheurs ou hall d’aéroport ? Dans la vaste entrée aux murs blancs du Centre des colloques du campus Condorcet (Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis), où les écrans d’affichage ne déroulent pas des heures de décollage, mais des horaires de conférence, on se pose la question. Entre deux embrassades comme à la descente de l’avion, certains se promènent en chemise à fleurs, quand d’autres, en tenue de ville, sirotent un rafraîchissement devant leur ordinateur portable.

Mais le bon millier de personnes qui va et vient en ce début juillet est simplement venu assister à la conférence annuelle de l’Imiscoe, réseau international de recherche sur les migrations internationales, l’intégration et la cohésion sociale.

Le dense programme de Plenary Sessions, Panels et autres PhD Network Activities aborde des sujets parfois pointus, comme : Régionalisme méthodologique : décentrage des études migratoires et Eurosphère. Mais la présence de tant de spécialistes au même endroit et au même moment offre aussi l’occasion rare de faire avancer un projet qui déborde du cadre universitaire : créer, sur le modèle du Giec, un Groupe international d’experts sur les migrations, «le Giem».

Avançant au gré des rencontres, cette initiative encore en gestation est portée depuis près de dix ans par trois chercheuses françaises en sciences politiques et en géographie : Virginie Guiraudon, Camille Schmoll et Hélène Thiollet.

Comme le font les climatologues depuis 1988, l’ambition est de réd