De Bollywood à la série Narcos, la production culturelle mondiale se fait l’écho d’une commune fascination pour des hors-la-loi transformés en héros : le site Allociné propose même un top des 10 meilleurs films et séries Netflix sur les cartels de la drogue. Le dernier numéro de la revue de sciences sociales Terrain, coordonné par les anthropologues David Picherit et Lucia Michelutti, est justement consacré à la figure du brigand. Cette figure, David Picherit la connaît bien : installé dans le sud de l’Inde, il suit, dans le cadre de ses recherches, ce qui s’écrit au quotidien sur plusieurs bandits et trafiquants. De Jacques Mesrine à l’Indien Veerappan en passant par la Bande à Bonnot, les bandits naissent, selon les deux anthropologues, d’un mythe collectif, produit par les colportages de rumeurs, les films et légendes populaires, et désormais les réseaux sociaux… Jusqu’à devenir des demi-dieux ou sombrer dans l’oubli.
Films, séries, bandes dessinées… Comment se construisent les légendes des hors-la-loi ?
Longtemps, seuls les «spécialistes» – journalistes, chercheurs ou romanciers – nourrissaient cette fascination. Aujourd’hui, ces mythes se répandent de façon exponentielle et en temps réel par le biais des médias numériques. Chacun, grâce à un téléphone relié à Internet, peut s’emparer de l’histoire d’un bandit, alimentée par ses actions concrètes ou par la rumeur, et la partager dans des vidéos, des montages, des photos. Dans un des articles de la revu