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De François Ier à la république, les joyaux de la couronne de France, des instruments de pouvoir

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Les bijoux subtilisés au musée du Louvre, témoins scintillants de la monarchie française, racontent un pouvoir révolu et illustrent pour la république le passé faste d’une nation puissante, rappelle l’historienne de l’art Sophie Guermann.

Parure d'émeraudes de l'impératrice Marie-Louise, volée à la galerie d'Apollon du Louvre, le 19 octobre 2025. (Martin Argyroglo/Divergence)
Par
Sophie Guermann, historienne de l’art
Publié le 23/10/2025 à 10h10

Les bijoux et les pierres précieuses ont toujours fasciné. Ajoutez un cambriolage spectaculaire agendé un dimanche matin au Louvre, et le monde entier parle des joyaux de la couronne de France ! Exposés dans la galerie d’Apollon depuis plus d’un siècle et demi, leur éclat, leur beauté et leur valeur illustrent la puissance de la monarchie française. Mais, au-delà de leur splendeur, ces joyaux ont également été des symboles politiques, des instruments de pouvoir.

L’histoire de cette collection est rocambolesque. Elle commence en 1530, lorsque François Iᵉʳ réunit huit joyaux qu’il déclare «inaliénables» : ils appartiennent désormais à l’Etat et ne peuvent être ni vendus ni modifiés. Les couronnes, sceptres, bijoux et vêtements qu’ils ornent ne servent pas seulement à parer le corps du roi : ils incarnent, à travers lui, le corps même de l’Etat. Ces pierres ne brillent pas que par leur éclat : elles sont des instruments de pouvoir, mais aussi des leviers économiques puissants.

Comme l’écrit Germain Bapst (1853-1921), premier historien des joyaux de la couronne, «ces p