A quelques jours d’écart, ce mois de décembre, les verdicts sont tombés. Au procès parisien de l’assassinat de Samuel Paty comme à celui des viols de Gisèle Pelicot à Avignon, aucun acquittement n’a été prononcé, les peines dépassant parfois les réquisitions du parquet général dans le premier cas. Clôturant l’année et – temporairement – plusieurs mois de procédure judiciaire lourde au retentissement médiatique international, ces délibérés et la conduite des audiences, sous les feux des projecteurs, ont permis d’interroger la façon de juger les affaires de viol, dont la définition juridique fait débat, et de terrorisme, dans lesquelles les accusés sont souvent présentés comme des monstres. Quatre des hommes condamnés au procès Paty et 17 du procès Pelicot ont fait appel de leur jugement. Ancien juge, essayiste et auteur du Déni du viol (Michalon, 2023), Denis Salas tire pour Libé les leçons de cette séquence qui a secoué tant l’opinion publique que les mécanismes de la justice pénale.
Au procès de l’assassinat de Samuel Paty, le verdict est parfois allé plus loin que les réquisitions du parquet. Comment l’interprétez-vous ?
Plus que la sévérité des peines, je relève que la cour a retenu la complicité pour caractériser la contribution à l’acte terroriste des deux amis du principal auteur Abdoullakh Anzorov, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, condamnés à 16 ans de prison. En rejetant la qualification d’association de malfaiteurs terroristes, elle a voulu insi