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Analyse

Derrière le «backlash» réactionnaire, le désir de vengeance contre les progressistes

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Dans la foulée de la condamnation de Marine Le Pen, Elon Musk a promis un «retour de bâton» à la gauche en lutte contre l’extrême droite. L’historien Patrick Boucheron alerte sur la nécessité, dans la bataille des idées, de ne pas reprendre les termes de l’ennemi.
Lors du meeting en soutien à Marine Le Pen, condamnée pour des détournements de fonds européens, à Paris, place Vauban, le 6 avril 2025. (Cyril Zannettacci/VU.Libération)
publié le 12 avril 2025 à 19h23

Ce n’est pas tous les jours qu’une décision de justice française fait crier vengeance à un oligarque américain. Il n’aura pourtant fallu que quelques heures pour que Elon Musk fustige sur X la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics. Et même plus : le sulfureux bras droit de Donald Trump a promis un «backlash» à la «gauche radicale». Après le backlash (ou «retour de bâton», en bon français) écologique et masculiniste, il y aurait donc à craindre un backlash réactionnaire dans la lutte contre l’extrême droite ? Laisser cette idée s’installer serait dangereux, estime l’historien Patrick Boucheron : «Le backlash est devenu le mot valise de l’époque. L’idée d’un retour de bâton induit qu’on aurait été trop loin, et qu’on subirait un juste retour de balancier. Mais trop loin dans quoi ?» fait mine de s’interroger le professeur au Collège de France.

Accepter que nous vivons un moment de backlash féministe, par exemple, ce serait reconnaître que la société a été trop loin en promouvant l’égalité femmes-hommes ou en sanctuarisant l’interruption volontaire de grossesse. «Or,