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Libération
Populismes et démocraties

Des années 30 à aujourd’hui, reprendre la lutte face à la «politique de la peur»

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Dans un livre publié cet automne, Antonio Scurati, auteur italien d’un best-seller sur Mussolini, décrypte la stratégie toxique des partis d’extrême droite qui jouent, aujourd’hui comme hier, sur des peurs imaginaires pour parvenir au pouvoir.
Des supporteurs de la Première ministre Giorgia Meloni lors du rassemblement du 1er juin 2024, à Rome. (Tiziana Fabi/AFP)
publié le 24 septembre 2024 à 16h48

Les démocraties sont entrées dans une nouvelle phase de turbulences inquiétantes. Singulièrement en Occident, et notamment en Europe, le champ politique traditionnel, hérité de la fin de la Seconde Guerre mondiale, se retrouve bousculé par l’émergence de partis, qualifiés de «populistes» ou de «souverainistes», qui semblent séduire une part croissante de l’électorat. Plus préoccupant encore, certains de ces partis font ressurgir les fantômes de régimes honnis, qu’on croyait définitivement disqualifiés et vaincus en 1945.

Si, en France, le Rassemblement national (RN) est l’héritier d’un parti fondé par de nombreux collaborateurs compromis avec l’occupant nazi, le retour des vieux démons semble encore plus flagrant en Allemagne avec la percée électorale du parti d’extrême droite néonazi Alternative für Deutschland (AfD), qui a remporté récemment une victoire régionale historique en Thuringe. Ou en Italie, où Fratelli d’Italia, revendiquant l’héritage fasciste de Mussolini, est arrivé au pouvoir en 2022 quand Giorgia Meloni a