Tous les articles du Libé des animaux, en kiosque les 8, 9 et 10 décembre, sont à lire ici.
Vue, ouïe, toucher, goût, et odorat. C’est avec cinq sens seulement qu’une tradition héritée de l’Antiquité conçoit l’humain. Pas de chance, le bon sens se plante. «Ces vieilles idées sont puissantes, car elles correspondent souvent à notre expérience quotidienne du monde. Mais elles ne correspondant pas à la réalité !» raconte à Libé le journaliste américano-britannique Ed Yong, dont le best-seller Un monde immense. Comment les animaux perçoivent le monde (les Liens qui libèrent) vient d’être traduit en français.
Pour ce vulgarisateur spécialiste des animaux, ce bon vieux présupposé nous fait oublier les autres sens que nous, humains, possédons, comme notre sens de l’équilibre (l’équilibrioception) ou notre capacité à sentir notre propre corps sans avoir besoin de nous regarder (la proprioception, qui nous permet de nous déplacer dans le noir). Mais surtout, cela conduit à plaquer notre perception du monde sur l’ensemble du monde animal, sous prétexte que beaucoup de ses représentants ont des yeux, un nez et une bouche. Ou ce qui y ressemble.
«Parler d’une vision d’ensemble»
Récompensé par le prix Pulitzer pour des articles sur le Covid-19, Ed Yong entend lutter contre nos biais