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Libération
50 ans, 50 combats

Des «gréveuses» à la parité, «Libé» pour l’égalité femmes-hommes

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Libération a 50 ansdossier
Si la cause féministe est cruciale pour le journal, il s’est toujours méfié de sa récupération. Il soutiendra durant les années 80, les avancées portées par Yvette Roudy, fer de lance notamment de la féminisation de la vie politique.
La une de «Libé» du 7 novembre 2016.
publié le 3 novembre 2023 à 0h10

Libé a deux ans quand, en 1975, l’ONU lance une année internationale de la femme. Et le quotidien de crier à la récupération : typo serrée, ton militant, le titre «Haro sur la femme» barre la une du 6 janvier. A l’intérieur, dans un petit papier non signé, Libé redoute l’avènement d’«une femme new look» imposée par l’instance internationale alliée au pouvoir giscardien, incarné par Françoise Giroud, secrétaire d’Etat à la Condition féminine. A l’image du MLF, les féministes et la rédaction défendent l’égalité, mais se méfient des institutions. Il n’y a pas d’identification possible avec des hommes politiques «démagos et pontifiants» : «Nous ne nous y voyons pas. Ni avec leur cravate, ni avec le discours qui va avec leurs sens de l’histoire», écrit en 1978 Annette-Lévy Willard. La jeune journaliste vient d’assister à la présentation des 100 candidates que l’association féministe Choisir de Gisèle Halimi présente aux législatives. Mais il est difficile de se laisser convaincre : «Si l’égalité est aussi plausible que la victoire électorale des candidates de Choisir, l’avenir n’annonce pas de grands bouleversements historiques.» On invente de nouveaux mots : les «gréveuses» apparaissent dans un article à la veille du 8 mars 1980 à l’initiative d’un collectif de femmes politiques et syndicalistes. Il fallait bien un pendant féminin à grévistes, explique alors