Libé a deux ans quand, en 1975, l’ONU lance une année internationale de la femme. Et le quotidien de crier à la récupération : typo serrée, ton militant, le titre «Haro sur la femme» barre la une du 6 janvier. A l’intérieur, dans un petit papier non signé, Libé redoute l’avènement d’«une femme new look» imposée par l’instance internationale alliée au pouvoir giscardien, incarné par Françoise Giroud, secrétaire d’Etat à la Condition féminine. A l’image du MLF, les féministes et la rédaction défendent l’égalité, mais se méfient des institutions. Il n’y a pas d’identification possible avec des hommes politiques «démagos et pontifiants» : «Nous ne nous y voyons pas. Ni avec leur cravate, ni avec le discours qui va avec leurs sens de l’histoire», écrit en 1978 Annette-Lévy Willard. La jeune journaliste vient d’assister à la présentation des 100 candidates que l’association féministe Choisir de Gisèle Halimi présente aux législatives. Mais il est difficile de se laisser convaincre : «Si l’égalité est aussi plausible que la victoire électorale des candidates de Choisir, l’avenir n’annonce pas de grands bouleversements historiques.» On invente de nouveaux mots : les «gréveuses» apparaissent dans un article à la veille du 8 mars 1980 à l’initiative d’un collectif de femmes politiques et syndicalistes. Il fallait bien un pendant féminin à grévistes, explique alors
50 ans, 50 combats
Des «gréveuses» à la parité, «Libé» pour l’égalité femmes-hommes
Article réservé aux abonnés
Libération a 50 ansdossier
La une de «Libé» du 7 novembre 2016.
par Cécile Daumas
publié le 3 novembre 2023 à 0h10
Dans la même rubrique
TRIBUNE