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Le Libé des historien·nes

Désarmer la police de l’environnement, c’est désarmer la nature, par François Jarrige

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Fin septembre, un rapport sénatorial a appelé à réduire les missions de l’Office français pour la biodiversité. Un débat qui s’inscrit dans la continuité de deux siècles d’impunité environnementale, au détriment de la lutte contre les activités polluantes.
Intervention de de l'Office français de la biodiversité, à Castillon-en-Couserans (Ariège), en mai 2021. (Francois Laurens/Hans Lucas / AFP)
par François Jarrige, historien, université de Bourgogne
publié le 9 octobre 2024 à 20h10

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 9 au 13 octobre 2024, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 10 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

A la suite des manifestations agricoles du début de l’année, et de la montée des critiques à l’égard de «l’écologie punitive», devenue un réflexe dans les discours de la droite sur les questions environnementales, le Sénat vient de rendre, le 25 septembre, un rapport d’information qui suggère de «dépénaliser certaines infractions environnementales» et de réduire encore le rôle des inspecteurs de l’environnement, en privilégiant notamment leurs missions de prévention. Alors que s’affirme l’urgence de désarmer les intérêts privés et les branches d’activités à l’origine des crises écologiques actuelles, l’Etat macronien et ses alliés conservateurs tendent à désarmer les quelques institutions dédiées à la protection de l’environnement et à la répression des infractions environnementales, comme l’Office français de la biodiversité (OFB). Rédigé par le sénateur Jean Bacci, élu LR du Var, proche de Bruno Retailleau, ce rapport est une étape de plus dans l’affaiblissement des régulations environnementales ces dernières années.

«Déficit de légitimité»

L’OFB est en effet l’ob