Alors qu’un policier de la BAC a été mis en détention provisoire pour «violences en réunion» en marge des émeutes à Marseille, c’est avec sidération que nous prenons connaissance des déclarations de Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, qui a déclaré dans le Parisien «qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison». Il ne s’agit pas là d’une déclaration isolée puisque Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, a dit partager cette idée.
Nombre d’avocats pénalistes appellent depuis des années à une réforme drastique de la détention provisoire, procédure détraquée, grande pourvoyeuse d’inégalités, de désocialisation et d’atteinte aux droits fondamentaux d’une personne présumée innocente. Ce n’est certainement pas en mettant en place des régimes d’exception juridiques que nous résoudrons ce problème qui gangrène tout notre système pénal.
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Si nous sommes heureux de constater que la police prend enfin conscience du drame que peut constituer une détention provisoire, nous aimerions qu’elle dépasse une réaction purement corporatiste donnant la très désagréable impression qu’elle appelle à une justice à deux régimes.