«Ils s‘appelaient Chaïd, Kouider, Yanis…». La vidéo est éloquente : une litanie de noms à consonance arabe censés illustrer «la honte de la France», scandés devant le Panthéon lors d’un rassemblement organisé par un groupuscule identitaire le 1er décembre. La foule est nombreuse et comme elle, la liste vise l’effet de masse. Après la mort du jeune Thomas, tué lors d’une fête de village dans la commune drômoise de Crépol le 19 novembre, des rassemblements plus ou moins violents de groupes d’ultradroite ont éclaté partout en France.
L’hebdomadaire réactionnaire Valeurs actuelles dénonce rapidement une «omerta» sur les prénoms des suspects, que les autorités publiques ont choisi de ne pas divulguer. Dès le lundi suivant le meurtre, une liste de noms fuite, relayée par des membres de l’ultradroite. Cette divulgation conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête. «Les prénoms ont un sens, réagissait encore la journaliste d’extrême droite Charlotte d’Ornellas