Attention fragile. C’est l’impression qui dominait à l’issue du discours de politique générale de Michel Barnier devant les députés : sa fragilité. Le Premier ministre, pas né de la dernière pluie, était plutôt à l’aise, pas plus irrité que cela par le brouhaha habituel en ce genre de circonstance. Et même la forme de son discours, plus feuille de route qu’énumération fastidieuse de mesures, était au début, disons la première demi-heure, plutôt bien vu. Mais si Michel Barnier a choisi cette forme de discours, ce n’est pas un hasard : c’est aussi parce qu’il savait, faute de majorité, ne pas pouvoir trop s’avancer sur tel ou tel sujet, sauf à risquer de braquer par sa précision telle ou telle fraction de l’hémicycle dont il aura besoin. Et ce flou, au bout d’une heure et demie, a fini par se retourner contre lui, en exhibant comme un nez rouge au milieu du visage sa propre fragilité. Michel Barnier l’a d’ailleurs lui-même dit aux députés : «Je ne ferai pas de miracles», «il faudra faire beaucoup avec peu», «c’est vous qui avez la clé dans vos mains».
Clins d’œil
Deux autres choses ont par ailleurs fr