La dissolution de l’Assemblée nationale est l’arme suprême dont dispose le Président pour mettre fin à une crise politique ; en dégainant dimanche soir cette possibilité, Emmanuel Macron aura défini comme telle la victoire écrasante de l’extrême droite aux élections européennes. Terminé, le recours aux excuses plates sur l’impopularité de Bruxelles ; oubliée, la différenciation entre scrutin national et élections européennes ; balayé, l’espoir que les Jeux olympiques fassent oublier l’échec de la majorité présidentielle. En convoquant des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet, quand des centaines de milliers de serviteurs de l’Etat avaient prévu de prendre leurs vacances pour être prêts et bronzés aux JO de Paris, le chef de l’Etat aura au moins réussi son effet de surprise. Plus vite, plus haut, plus fort ? Rien n’est moins sûr. On s’en souvient, Jean-Marie Le Pen était vert de rage après l’annonce surprise de Jacques Chirac, qualifiant la dissolution annoncée en mai 1997 d’«arnaque électorale», puis de «coup d’Etat».
Dimanche soir, sa fille était tout sourire, voire triomphante : «No