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Ils vécurent heureux...

Doit-on jeter les contes de fées par la fenêtre ?

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Plutôt que de se détourner des contes et de leur morale peu féministe, Jennifer Tamas, professeure de littérature à Rutgers University (New Jersey), publie un court texte à destination des ados pour apprendre à les relire autrement et à découvrir d’autres versions, audacieuses et occultées.
«Les contes concernent ce qu’il y a de plus ancestral et de plus profond chez l’humain.» (Veronika Tumova/VOZ'Image)
publié le 9 mai 2024 à 7h52

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Lire un conte de fées à ses enfants peut s’avérer une entreprise féministe épineuse, voire impossible. Difficile de choisir entre : 1) Un petit chaperon rouge dévoré par un loup, dans un lieu apparemment rassurant et familier : la maison de la grand-mère. 2) Une jeune fille déguisée en âne qui cherche à échapper au désir incestueux de son père. 3) Un homme à barbe bleue qui fait régner la terreur dans son palais après avoir assassiné toutes ses femmes. 4) Une belle prise au piège par une bête qui la maintient figée dans un syndrome de Stockholm engourdissant. 5) Une femme endormie qui, dans la version de Disney, s’éveille sous le baiser non consenti d’un prince qu’elle ne connaît pas… L’envie d’envoyer balader toutes ces vieilleries par la fenêtre est forte, d’autant plus que la littérature jeunesse contemporaine regorge de princesses qui délivrent des chevaliers ou de familles recomposées à qui il arrive tout un tas d’aventures (et ça finit bien).

Mais Jennifer Tamas, professeure de littérature à Rutgers University, dans le New Jersey, spécialiste du XVIIe siècle et qui fait des contes l’objet de ses nombreuses publications scien