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Libération
Le vert brun roumain

Ecologie, orthodoxie, patrie : la sainte trinité de l’extrême droite roumaine

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En Roumanie, le mouvement Fratrie orthodoxe, qui agrège sur les réseaux sociaux plus de 100 000 personnes, appuie sa pensée réactionnaire sur des arguments écologistes. Rencontre avec deux théoriciens de cette mouvance qui entretient des liens avec l’extrême droite française.

L’eurodéputé Claudiu Târziu, du groupe des Conservateurs et Réformistes européens, à Bucarest, le 26 juin.
Publié le 01/10/2025 à 7h05

C’est une pierre couronnée d’une croix, visible au bord d’une route sillonnée par les camions : en Roumanie, les «trovants», ces formations géologiques surnommées «pierres vivantes» en raison de leurs formes buboniques et, murmurent les locaux, de leur capacité à se déplacer au cours de la nuit, sont devenus des attractions touristiques.

Dan Grăjdeanu, lui, a choisi d’en faire le pinacle d’une petite chapelle, qu’il a construite de ses mains et financée avec ses propres deniers – tout comme les cours de catéchisme dispensés aux enfants du village dans l’église orthodoxe située à la périphérie de Ploiești, une petite ville tranquille au nord de Bucarest.

Dans le jardin, un drapeau roumain flotte mollement au-dessus de l’enclos où trois chiens s’époumonent, tandis que Dan Grăjdeanu installe de massifs bancs en bois à l’ombre de l’arbre de son jardin. Le quadragénaire, ancien dresseur canin pour la gendarmerie, consacre désormais son temps à présider le mouvement Fratrie orthodoxe, un mouvement qui mêle écologie, religion et nationalisme.

Sa doctrine se résume d’une phrase : puisque la Roumanie est peuplée à 80 % d’orthodoxes, c’est selon les préceptes de cette religion qu’il faut penser la préservation de l’environnement.

Avec bonhomie et une voix d’orateur, Dan Grăjdeanu expose sa vision : «Tous les problèmes de la planète seront résolus lorsque les hommes seront éduqués : si un homme apprend le respect, s’il a la foi, alors il respectera la Terre, car elle est une c