C’est une pierre couronnée d’une croix, visible au bord d’une route sillonnée par les camions : en Roumanie, les «trovants», ces formations géologiques surnommées «pierres vivantes» en raison de leurs formes buboniques et, murmurent les locaux, de leur capacité à se déplacer au cours de la nuit, sont devenus des attractions touristiques.
Dan Grăjdeanu, lui, a choisi d’en faire le pinacle d’une petite chapelle, qu’il a construite de ses mains et financée avec ses propres deniers – tout comme les cours de catéchisme dispensés aux enfants du village dans l’église orthodoxe située à la périphérie de Ploiești, une petite ville tranquille au nord de Bucarest.
Dans le jardin, un drapeau roumain flotte mollement au-dessus de l’enclos où trois chiens s’époumonent, tandis que Dan Grăjdeanu installe de massifs bancs en bois à l’ombre de l’arbre de son jardin. Le quadragénaire, ancien dresseur canin pour la gendarmerie, consacre désormais son temps à présider le mouvement Fratrie orthodoxe, un mouvement qui mêle écologie, religion et nationalisme.
Sa doctrine se résume d’une phrase : puisque la Roumanie est peuplée à 80 % d’orthodoxes, c’est selon les préceptes de cette religion qu’il faut penser la préservation de l’environnement.
Avec bonhomie et une voix d’orateur, Dan Grăjdeanu expose sa vision : «Tous les problèmes de la planète seront résolus lorsque les hommes seront éduqués : si un homme apprend le respect, s’il a la foi, alors il respectera la Terre, car elle est une c