Après avoir décrété unilatéralement la fin de la «guerre des douze jours» entre Israël et l’Iran, Donald Trump peut-il imposer d’une manière tout aussi péremptoire la fin de la guerre qui sévit depuis 628 jours à Gaza ? Ce jeudi, 56 personnes auraient été tuées par des tirs israéliens, portant le bilan des morts palestiniens à plus de 56 000 depuis le début des représailles israéliennes sanglantes à l’attaque terroriste du Hamas. La pression monte pour mettre un terme à ce que le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a qualifié de «situation catastrophique de génocide». Elle vient de plusieurs directions. Et notamment d’Israël même, alors que l’un des alliés clé de Benyamin Nétanyahou, le député ultraorthodoxe Moshé Gafni, disait «ne pas comprendre, à ce jour, pourquoi nous nous battons et dans quel but». La réponse est probablement liée au destin politique du Premier ministre israélien, dont les chances de rebond se sont considérablement améliorées en douze jours : grand vainqueur de cet affrontement avec un ennemi redoutable, Netanyahou n’est plus limité à une coalition d’extrême droite et pourrait même songer à des élections anticipées.
Témoignages
Mais la pression vient aussi des pays du Golfe, qui ne peuvent décemment mettre en œuvre les contrats mirifiques signés avec Donald Trump alors que les Gazaouis meurent de faim. L’annonce inattendue de l’émissaire américain Steve Witkoff d’une accélération des pourparlers pour la libération des otages israéliens retenus à Gaza, et de l’élargissement des accords de normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite à des pays arabes supplémentaires, vient confirmer la volonté de Trump de profiter de sa bonne dynamique dans la région le plus rapidement possible. Les nouveaux témoignages que nous publions ne peuvent que le rappeler : il n’y a pas un instant à perdre.