Le 7 octobre 2023, des milliers de terroristes de Gaza massacraient 1400 Israéliens, femmes et enfants compris. Quelques heures plus tard, la police devait renforcer sa surveillance des écoles juives et des synagogues partout en France. Plus de 700 actes antisémites ont été recensés sur le territoire national depuis ce terrible samedi, bien plus que pour la seule année 2022. Pourquoi ? Si l’antisémitisme est très répandu, les antisémites déclarés sont très peu nombreux. Il devrait donc être facile de condamner cette minorité. Et pourtant, bien des gens disent qu’on ne peut le faire, parce que ce serait encourager le colonialisme en Palestine. Pourquoi les Français qui ont décidé de faire confiance à la République et de rester dans leur pays devraient-ils être victimes de brimades, d’insultes, de coups ou d’attaques ciblées quand Gaza est bombardée par Israël, ou quand des kibboutz sont attaqués ?
Au XIXe siècle, on disait impossible de condamner l’antisémitisme car ce serait ignorer les crimes «des banquiers de Francfort». On dit maintenant que c’est impossible car ce serait ignorer l’hécatombe annoncée à Gaza. Cet amalgame automatique, masqué lui-même comme une critique d’amalgame, fait le jeu du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui, s’adressant aux Juifs français, les enjoint fréquemment de quitter la France pour Israël, essayant ainsi de faire oublier qu’ils sont avant tout Français. Il est temps que la République le prouve, elle est mille fois plus capable de protéger ses citoyens juifs que l’auraient fait Nétanyahou et son gouvernement. Et elle doit le faire sous les applaudissements et encouragements de tous les Français, y compris ceux qui réprouvent les bombardements sur Gaza.