Cette année 2023 a été si violente, au niveau international comme au niveau politique, que nous aurions préféré entamer cette période de fêtes et de vacances avec des nouvelles un peu plus positives. Faire un break dans la sinistrose ambiante. Mais, franchement, Emmanuel Macron ne nous facilite pas la tâche. Rien de personnel. Il accumule juste les erreurs et les faux pas. En quelques jours, après avoir appuyé et défendu une loi immigration qui s’inspire largement des obsessions de l’extrême droite, puis volé au secours d’un acteur accusé de viol par plusieurs femmes, voilà qu’il avalise la nomination d’une ministre de la santé par intérim (sa loi immigration ayant provoqué la démission de son ministre de la Santé) qui, tenez-vous bien, est «visée par une enquête judiciaire» depuis juin dernier, «pour avoir reçu des cadeaux sans les déclarer» de la part des laboratoires Urgo alors qu’elle était pharmacienne.

Peccadilles, diront certains, de nombreux professionnels reçoivent des cadeaux, cela ne mérite pas la une des journaux. Eh bien non. D’abord l’époque a changé, ce qui était autrefois toléré ne l’est plus, on sait trop à quoi peut mener l’abus de présents et autres passe-droits. Ensuite, quand cela arrive, a minima on déclare ces cadeaux, on ne les empoche pas en douce, ni vu ni connu je t’embrouille. Enfin, dans cette semaine de tension extrême, qui a vu la classe politique s’écharper et se diviser devant les yeux atterrés de nombreux Français (et étrangers), propulser à la tête d’un ministère aussi crucial (la Santé est un véritable chantier où tout reste à faire) une personne visée par une enquête est une faute. Soit l’exécutif était au courant et c’est du jemenfoutisme ou de la provoc, soit il n’était pas au courant et c’est inquiétant. Peut-être Agnès Firmin-Le Bodot sera-t-elle lavée de tout soupçon au terme de l’enquête mais la sagesse eut été d’en attendre les résultats. La sagesse ? Quand ça veut pas…