Et si l’avenir de la planète reposait entre les mains des jeunes Américaines ? On exagère un peu, bien sûr, mais pas tant que ça. Dans le contexte actuel de volatilité et de dangerosité de la situation internationale, entre folie guerrière de Vladimir Poutine, embrasement du Proche-Orient, affaiblissement de l’Europe et accélération du dérèglement climatique, on n’ose imaginer l’effet délétère qu’aurait l’élection de Donald Trump le 5 novembre à la présidence des Etats-Unis. Or, ce sont elles, les femmes de la génération Z – nées entre la fin des années 90 et 2010 –, qui peuvent faire basculer le scrutin en faveur de Kamala Harris.
Pas seulement parce qu’elles s’identifient à une femme mais aussi parce que la candidate démocrate défend des droits qui leur sont chers, avec lesquels elles ont grandi et qui sont donc devenus des évidences, à commencer par le droit à l’avortement. Donald Trump n’imaginait sans doute pas, quand il s’est vanté en avril d’être celui qui avait facilité la fin de la garantie fédérale du droit à l’avortement, à quel point cette déclaration lui serait dommageable dans sa course à la présidentielle. Tout comme ses propos sur les femmes, d’une ringardise et d’une obscénité insupportables pour une femme née après 2000, grandie à l’ère MeToo et qui condamne un homme se vantant d’attraper les femmes «par la chatte» comme l’a fait par le passé l’ex-président milliardaire.
Les temps changent, la société aussi, et c’est tant mieux. En se positionnant comme la première femme noire à avoir une chance de devenir présidente des Etats-Unis, Kamala Harris prouve que tout est possible, «elle donne de la force à toutes les femmes», comme en témoigne une étudiante auprès de notre correspondant. La jeune génération a bien plus conscience que les précédentes du péril climatique et c’est là aussi un argument contre Donald Trump. Reste à savoir si les jeunes Américaines se mobiliseront en masse pour aller voter afin de contrebalancer ceux, souvent des hommes, qui, au sein de la génération Z, se disent fascinés par le côté businessman du candidat républicain, et il en reste beaucoup.