Attention, tous aux abris, un énorme danger menace l’humanité tout entière et il n’a pas fallu une semaine à Donald Trump pour qu’il s’en empare afin de tenter de le désamorcer ! La bombe nucléaire ? Le dérèglement climatique ? La famine ? Le jihadisme ? La haine en ligne ? Pensez-vous, rien de tout cela, il s’agit de lutter contre les… personnes trans. Oui, vous avez bien lu, les trans – 0,6 % de la population américaine – représenteraient un danger si important que le président des Etats-Unis lui-même, à peine investi, a décidé de légiférer. Allant jusqu’à pousser des cliniques à interrompre le traitement en cours de certains de leurs patients, sans se soucier de l’impact physiologique et mental d’une telle décision.

«Les personnes transgenres ont toujours existé et existeront toujours», a clamé à l’adresse de Donald Trump la chanteuse Chappell Roan dimanche soir aux Grammy Awards, et ce n’est certainement pas l’offensive politique en cours qui va empêcher les hommes et les femmes mal dans leur identité de chercher à en changer, elle va juste entraîner davantage de difficultés et de souffrances. Le drame, c’est que les Etats-Unis ne sont pas les seuls à verser dans ce délire transphobe. Tout ce que l’Europe compte de réacs et d’ultraconservateurs convaincus de la suprématie blanche et hétéropatriarcale, qui, galvanisés par l’élection de Trump, se voient pousser des ailes en Italie, en Hongrie et malheureusement aussi en France, sont partis en croisade contre des hommes ou des femmes qui ne font de mal à personne, qui rêvent juste de vivre en harmonie avec leur genre réel. En quoi représentent ils un danger ? Leur simple existence dérange car elle bouleverse l’ordre immuable des choses, à l’image d’Elon Musk qui n’a pas supporté qu’une de ses enfants veuille transitionner car cela remettait en cause sa propre identité et surtout sa propre autorité. Ce serait risible si ce n’était pas si dramatique. Et si cela ne rappelait pas certaines sombres heures du passé.