C’est l’échéance la plus redoutée de tout président américain : les «midterms», surnom dont la simplicité cache une avalanche complexe d’élections de mi-mandat qui se déroulent toujours deux ans après la présidentielle. Et ces différentes consultations démocratiques se résument, pour les électeurs, à un référendum sur l’action du président. Le timing est cruel, car l’engouement a disparu à ce stade et la politique menée n’a pas encore porté ses fruits. Qu’on y songe : même sous leur champion Barack Obama, les démocrates avaient perdu 63 sièges à la Chambre des représentants lors des midterms de 2010, tandis que les républicains en avaient perdu 41 en 2018 sous Donald Trump.
Analyse
Le 8 novembre, viendra le tour de Joe Biden de demander indirectement ce que les Américains pensent de lui. Jusqu’à une date récente, tout le monde pensait connaître la réponse : les sondages lui donnent un taux de satisfaction négatif (il se situe aujourd’hui autour de 40 %). Mais voilà, comme le racontent nos journalistes sur le terrain, les électeurs se sont réconciliés ces dernières semaines avec leur président, entre sa loi courageuse d’effacement de la dette des étudiants et ses investissements massifs en infrastructure qui ont boosté la création de nouveaux emplois. L’exemple le plus impressionnant de cette remontada aussi fragile qu’inattendue est bien l’«Inflation Reduction Act», un plan d’investissement hors-norme dans la transition énergétique, comprenant un volet sanitaire qui pourrait bien (enfin) réduire le prix de certains médicaments aux Etats-Unis.
Reportage
Face à ce déluge d’initiatives spectaculaires, les Américains ont peut-être compris les conséquences qu’aurait un vote pour l’opposition républicaine : accroître la division qui menace le pays après l’abrogation de Roe v. Wade sur lequel repose le droit à l’avortement et encourager un possible retour de Donald Trump. Une défaite modérée du camp démocrate ne guérirait pas le pays de ses divisions internes, mais serait un signe encourageant pour son avenir.